NOUS, ETUDIANTS – Critique par Gbenato Carolle

La Centrafrique vue et vécue par des jeunes étudiants

Rafiki Fariala

Le film documentaire « Nous, étudiants » du jeune cinéaste centrafricain, Rafiki Fariala, donne la parole à la jeunesse de la Centrafrique. Les sujets abordés par le film touchent personnellement le réalisateur qui a joué plusieurs rôles sur le tournage. Ce film est le premier long-métrage du réalisateur, son premier film « Mbi na mo-Toi et moi » est un court-métrage de 28 minutes qui aborde à peu près les mêmes thématiques que le long métrage.

La corruption, le sous-développement, le harcèlement en milieu universitaire, les conflits générationnels sont entre autres les problèmes évoqués dans le long-métrage intitulé « Nous, étudiants ». A travers ce documentaire, le réalisateur donne la parole à ses amis étudiants en économie à l’Université de Bangui pour s’exprimer au nom de toute une jeunesse centrafricaine. Les interviews sont faites de manière peu conventionnelle. Le réalisateur étant lui-même membre du groupe d’amis qu’il filme, il y a une simplicité, une confiance dans les prises de parole des personnes filmées. Les interviews ressemblent à des conversations entre amis ou à des confidences. Le film offre un regard de l’intérieur sur les difficultés, les aspirations, les croyances de ces étudiants qui vivent en République de la Centrafrique (RCA). Le tournage a duré trois années, et a permis au réalisateur, acteur et musicien Rafiki Fariala de suivre l’évolution de son cercle d’amis à l’Université de Bangui pour mieux présenter aux cinéphiles l’évolution des problèmes auxquels ils sont confrontés. La plupart de ces problèmes évoqués dans le film sont liés au sous-développement. Mais il ne faut pas oublier que Rafiki est originaire de la République Démocratique du Congo. Un pays qu’il a dû quitter pour s’installer en RCA à cause de la guerre dont les séquelles restent dans son esprit. Son pays d’accueil la RCA a lui aussi connu plusieurs années d’instabilité politique. Que ce soit Rafiki, Nestor, Aarron ou Benjamin, ils portent en eux les séquelles de la guerre, soit en RDC, soit en RCA. Cela pourrait expliquer la tristesse que l’on ressent dans leurs propos et dans leurs expressions corporelles. Le film démarre sur un ton accusateur vis-à-vis des responsables à divers niveaux de responsabilité en RCA. Mais dans la suite, il se plonge dans le quotidien des acteurs principaux du documentaire pour partager avec le public, le quotidien des trois amis. Ce partage se fait sans artifices, c’est comme si le public devenait un membre du cercle d’amis à qui ils se confiaient en toute sincérité. C’est peut-être l’ampleur et le nombre de problèmes auxquels ces jeunes sont confrontés qui expliquent leur grande foi en Dieu qui est perceptible à travers la présence de la prière tout au long de ce film documentaire.

Festival international du documentaire Sud-Africain Encounters

Regardez le film au festival international du documentaire Encounters South African:

http://encounters.co.za/

Auteur

Cette critique a été produite dans le cadre du programme Talent Press, une initiative de Talents Durban en collaboration avec le Durban FilmMart (DFM). Les avis exprimés dans cet article n’engagent que l’auteure (Gbenato Carolle TONOUKOUEN ) et ne sauraient être considérés comme constituant une prise de position officielle des organisateurs.

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